Karel ლ sweetness.

Ta naissance fut une fête. Et pourtant, non. Tu es et tu vis bien loin des châteaux, des richesses et de la noblesse. Toi, tu n'es que l'enfant d'un berger, l'enfant d'une bergère. Une enfant unique, une enfant désirée, une enfant aimée. Très tôt, on t'as appris les manières, de celles que l'on enseignent au petit peuple. On t'a appris ta place dans la société qui t'as vu naître, et on t'a donné ta place. Celle d'une simple bergère, celle d'une villageoise, celle d'une paysanne.

Tu penses te souvenir de chaque moment de ta vie, des bons, comme des mauvais. Tu as connu la joie et le désespoir, les rires et les larmes. Tu sais ce qu'est le froid, sans une flamme pour le chasser, tu sais ce qu'est une table et un estomac vide, mais tu sais aussi ce que sont les plaisirs les plus simples. Tu as grandis là, entre les pâturages et les montagnes, entourée des Cabriolaines. Toi, tu as toujours été si libre, si aventureuse, il n'existe parait-il nulle porte, nulle barrière qui ne saurait réellement te tenir enfermée, simplement parce que si ce n'est ton corps, c'est ton esprit qui vagabonde.

De simple fille du berger, tu étais vite devenue « La Bergère ». Frêle, jeune, chétive, c'est ce que l'on disait de toi, et pourtant. Du courage tu en avais, c'est ta force de caractère qui te faisais avancer, continuer. Tu étais cette toute jeune fille qui aidée de son fidèle Caninos guidait les Cabriolaines jusqu'en haut de la montagne. Des jours entiers, pour finalement rentrer et y retourner entre deux passages au marché pour vendre du fromage. Oui on te connais, on te reconnais. La petite Karel, c'est ainsi que te surnommes les plus vieux, toi, toujours si souriante, toujours si pleine d'entrain et de bonne humeur.